Ophélia


                   Ce matin, sur Film 4, je découvre Que la bête meure, un film de Chabrol (inspiré du roman de Nicholas Blake, The Beast must die).


                Ce film m'a absolument séduite autant les décors (très années 1970), que les personnages (Hélène Lanson m'a rappelé Catherine Deneuve dans Belle de Jour dont style roman-photo est tout simplement époustouflant). C’est l'histoire d’un père qui veut venger la mort de son fils (si quelques détails peuvent être du déjà vu comme le fait de trouver l'amour au cours de sa vengeance, la fin est élaborée, loin d‘être banale et sème savamment le trouble dans nos esprit). Dans une scène chez Paul Delcourt, sa femme demande à Marc Andrieu (dont le nom est Charles Thénier en réalité) ce que celui-ci pense du Nouveau Roman. Elle évoque Gégauff, Butor, Sarraute et Robbe-Grillet. Gégauff m’était jusque là inconnu, j’ai donc fait quelques recherches sur cet homme.
               
                J’ai réalisé que cette référence à Gégauff était un clin d’œil narcissique de son scénariste. Mise à part cette petite anecdote, que peut on retenir? Paul Gégauff (1922-1983), scénariste connu pour ses collaborations avec Chabrol, écrivain. Afin d’approfondir c’est courte biographie, j’ai sélectionné un de ses films (Ophélia, 1963) et un de ses livres (Le Toit des autres, 1952). Commençons par le livre, j’ai choisi celui-ci non seulement car c’est un chef-d’œuvre selon les dire de beaucoup mais car je trouve le titre poétique. Mais impossible de trouver beaucoup de renseignements sur l’ouvrage. Il est évoqué dans un article sur le site de France culture et sur quelques blogs. Ce mystère me donne envie de l’avoir dans ma bibliothèque (je vous tiendrais au courant)… 


Ophélia, Alexandre Cabanel, 1883

En ce qui concerne Ophélia, le scénario m’évoque deux choses: la loi du lévirat (même si les circonstances ne sont pas identiques à l‘histoire de) et Hamlet (le fils qui soupçonne l’oncle d’avoir tuer son père). Yvan découvre qu’Adrien, son oncle est, en réalité son père, la mort emporte rapidement ce dernier: le tragique n’est pas dans un monologue avec un crâne même si le titre fait intentionnellement référence à l‘œuvre de Shakespeare, Ophélia étant la fille de Polonius.
   
Ophélie, John William
Waterhouse, 1910
  

Ophélia, Arthur Hughes,
1865

 Le personnage de la sœur de Laertes a beaucoup fascinée les artistes en particulier les peintres du XIXe, je pense à Alexandre Cabanel (dont l‘un de ses étudiants est Henri Gervex, ami intime de Valtesse De La Bigne, peintre de Rolla, oeuvres inspiré par le poème d’Alfred de Musset ), à John William Waterhouse (lequel a peint une Hamadryade que j‘affectionne beaucoup), à Arthur Hughes.

      


            

                    Une Ophélia par John Everett Millais existe aussi. J’en profite pour mettre cette dernière en parallèle avec The way home de Tom Hunter qui me parait en être une version épurée.
  
Ophélia, John Everett Millais, 1852

The Way home, Tom Hunter, 2000

Et la liste des réprésentations de ce personnage du dramaturge anglais n’est pas exhaustive…


Triptyque n°1


Aurore Marie de St Aubain

Chesterfield en velours

Panna cotta à la framboise